L'UCBN (Université de Caen-Basse-Normandie) fait partie des 43 établissements qui testent cette année l'orientation dite active : cette procédure permettra aux terminales de recevoir l'avis des enseignants de l'Université sur leur projet d'études et ce dès le mois de mars. L'objectif : éviter les erreurs d'orientation. Pour expérimenter ce système, l'UCBN a retenu l'UFR de médecine. Plusieurs raisons expliquent ce choix. Cette filière est celle qui observe le plus fort taux d'échec en première année. Selon Jean-Louis Gérard, doyen de l'UFR de médecine, « un lycéen qui a obtenu un Bac S avec mention a seulement 50 % de chances sur deux ans de réussir le concours qui permet d'accéder à la deuxième année. Pourtant le nombre de candidats n'a cessé de progresser, du fait de l'augmentation de places offertes au concours. Huit cents étudiants se sont inscrits en 2006 ». D'autre part, l'UFR de médecine n'a pas adopté le système LMD (Licence-master-doctorat) : une réorientation à la fin du premier semestre n'est donc pas envisageable. Enfin, le cursus des études médicales est particulièrement long et exigeant. « Les lycéens qui souhaitent s'engager dans cette filière doivent le faire en connaissance de cause », estime Josette Travert, présidente de l'université de Caen. Dans tous les lycées, les élèves intéressés par des études de médecine pourront remplir un dossier en y joignant bulletins et notes obtenues lors des épreuves anticipées du baccalauréat. Avant le 15 mars, ils recevront l'avis favorable ou réservé des enseignants. « Ce n'est pas une sélection à l'entrée. L'élève est libre de prendre en compte ou pas le conseil qui lui est donné », précise Josette Travert. Il s'agit néanmoins de dissuader certains élèves, qui ont peu de chances de réussir, de s'engager dans des études de médecine. Si l'essai se révèle concluant, c'est-à-dire si le nombre d'inscriptions en médecine a baissé à la rentrée prochaine, l'orientation active sera probablement étendue à d'autres filières. En attendant, les futurs étudiants peuvent consulter le site Internet de l'université, en rénovation depuis un an. Enfin, une commission post-baccalauréat composée de représentants du secondaire et du supérieur devrait réfléchir à d'autres méthodes pour améliorer l'information et l'orientation des lycéens.

Maëlle GUÉROULT

Pratique. www.unicaen.fr